Liège, visite du palais des Princes-Evêques
28 nov. 2012Aujourd'hui, petite visite dans le palais des Princes-Évêques à Liège.
Ce superbe bâtiment se situe sur la place Saint-Lambert dans le centre de la ville de Liège. Le Palais actuel, devenu le Palais de justice, a été reconstruit au XVIe siècle à l'initiative du cardinal Erard de La Marck, à l'emplacement d'un ancien édifice détruit lors du sac de Charles le Téméraire.
A la révolution liégeoise (1793), la cathédrale est détruite et le palais pillé et abandonné.
Menacé de destruction, une importante campagne de restauration est lancée en 1849...
Bonne découverte
La façade du palais vue de la place Saint-Lambert (XVIIIe siècle).
Le porche (au centre de la photographie) s'ouvre sur la première cour. Celle-ci est rectangulaire et pavée.
Deux constructions précédèrent l'actuel palais des Princes-Évêques; La première, construite sous l'épiscopat de Notger, était intégrée dans les fortifications de la première enceinte de la ville. Elle disparut dans un incendie en 1185. La seconde connut le même sort en 1505.
Le caractère gothique est privilégié et l'aile néo-gothique est construite pour abriter le palais provincial.
Voici la cour d'honneur (première cour). Elle est rectangulaire (59 mètres de longueur sur 42 mètres de largeur). Elle est entourée d'une galerie ouverte, formée de 68 colonnes et 4 piliers d'angle, composés d'un faisceau de pilastres et de colonnes qui soutiennent 60 arcades.
On remarque dans la cour du palais des colonnes isolées de la conception la plus bizarre et la plus fantastique. Ces colonnes, d'un style si excentrique, ne trouvent pas la moindre analogie avec aucune de celles que l'on connaît en Europe. Elles ressemblent à quelques colonnes employées dans des monuments mexicains ou indiens, ce qui est quasi inexplicable.
Le Prince-Évêque est à la fois l'autorité spirituelle mais également temporelle qui gouverne la Principauté. Toutefois, il ne gouverne pas seul et les institutions mises en place ont souvent été considérées comme révolutionnaires puisqu'elles préfigurent nos structures étatiques de séparation des pouvoirs. Le Prince-Évêque est assisté de trois instances qui ont leur siège au palais : le Conseil privé, la Chambre des Comptes et le Tribunal des XXII. Véritable gouvernement de la principauté, le Conseil Privé exerce une fonction constitutionnelle depuis le XIIe siècle.
Le Palais des Princes-Évêques illustre l'influence des grands courants architecturaux et artistiques : gothique, renaissance, rococo. Des artistes de renom, liégeois ou étrangers, assureront la décoration du palais.
La place Saint-Lambert (ici, l'espace "Tivoli") vue d'une des fenêtres du Palais.
La deuxième cour à laquelle on accède par l'intérieur du palais est plus intime. Elle est par ailleurs fermée au public, sauf dans de rares occasions comme les journées du patrimoine. Elle sert aussi au passage des prévenus, escortés par des policiers, entre les cellules et certains services.
La seconde cours est légèrement oblongue et placée dans le même axe longitudinal. Il y a deux galeries de colonnes et un bassin circulaire.
La qualité du Palais des Princes-Evêques ne s'évalue pas seulement en fonction de son architecture mais également par ses décors intérieurs, essentiellement du XVIIIe siècle.
Cette salle est lambrisée de chêne et est la cour d'assises
Certaine pièces, riches en architecture, témoignent d'un passé prestigieu.
Aux magistrats morts pour le patrie (1940 - 1945)
L'escalier dit "royal" se situe dans l'aile méridionale, reconstruite après l'incendie de 1734. Sa rampe est un chef d'oeuvre de fer forgé de style Louis XV. La grande galerie s'étalant du palier de l'escalier royal à l'angle de l'aile centrale. Elle a conservé son décor de stucs attribués aux Tessinois, Giuseppe Maria Moretti et Car10 Giuseppe Spinedi.
A bientôt!
Vincent